© André Rotella.
Le Kasher des banlieues.
REFRAIN
On l’appelait l’homme au karcher
Il est un sans couilles et peureux
Comme le capon de Bel Abbés
Lui le Rambo trois des banlieues
Un dur à cuire à l’eau de mer
Il n’a pas l’étoffe d’un aventurier.
C’est le fils d’un émigré casher
Qui veut nettoyer les banlieues
Nettoyer les gueux sans état d’âme
Pourquoi Karcher et pas lance flamme
Lui qui vient des beaux quartiers
La que fait ripaille la canaille
Lui fils d’un ancien débauché
A traité les malheureux de racaille
De beurs et de déchets pourris
Ce n’est pas beau envers les plus démunis
Il se voulait un parcours sans faille
L’homme au Karcher honteux
Sur la racaille a trébuché
Il devra laisser sa place au bordelais.
On l’appelait l’homme au karcher
Le Rambo trois des banlieues
Le nain a trahis ses propres frères
Les émigrés ces pauvres gueux
Lui la racaille devenue canaille
A la même odeur qu eux
Ces aïeux étaient dé gueux
Il servait les tyrans d’un autre temps
Tandis que les harkis et les noirs
Servait la France leur seconde Patrie
Rendons- l’honneur en leur disant merci.
On l’appelle l’homme au Karcher
Hier il fanfaronnait comme Dieu le père
Il voulait mettre aux pas les pauvres chiens
Comme Israël les palestiniens
Mais c’était sans compter sur la racaille
Qui n’a pas eu peur de cette canaille.
Il va bientôt morde la poussière
Lui qui rêvait de sommet
La racaille dans son ascension va le stopper
Et elle va le renvoyer à la solitude du barreau
Comme un légionnaire vaincu
Un trouillard plein de déshonneur et nu.
L’homme au Karcher sera désavoué
L’amour des gueux ne sent pas le fardeau
Il compte pour rien sa peine elle est cadeau
L’amour de la canaille s’enflamme
Il n’a plus peur des flammes
Elle n’a plus peur du Rambo déshonoré
Celui qui s’est pris pour Kadar, Nagy et Bali réunis
Pour le Rambo des banlieues s’est fini
Pour le roi du Karcher c’est terminé
Pas de pitié pour la canaille
C’est Versailles qui s’écroule
Il n’a pas su traiter la racaille
On sent qu’il a vraiment les boules
Il va connaître un revers
Le jardin des tuileries sera son Robert.
On l’appelle le roi du Karcher
Le Rambo des banlieues
Mais le nain paie très cher
D’avoir quitté le rail
En traitant la misère de racaille
Pour le nain c’est fini
L’Elysée c’est trop haut
Il n’y a plus de place rue Beauvau
Il va mordre la poussière
C’est la fin des espoirs du Karcher
Adieu toi le fils du légionnaire.
© André Rotella
Les nuits courtes de l’été.
L'été, lorsque le crépuscule s’affaisse sur la terre
Le jour parfume la nuit entière de son champ florifère.
La terre au loin distille son parfum grisant
Les yeux clos, l’ouï dans un silence étonnant,
On sommeille plus qu’on ne dort vraiment.
La Lune est pure et son ombre meilleure
Un demi-jour indéfini peint la voûte céleste
Le dôme éternel ne veut pas être en reste.
Et l'aurore blême, en attendant son heure,
Erre toute la nuit au pied du ciel.
Quand à la rose de l’été elle est la plus belle
Roses de juin, n’a pas sa pareille.
Avec ses boutons de soleil baignés ;
Roses aux couleurs emportées ou tranquilles
Qu'un vol léger sur les branches pose le volatile ;
Roses de l’été odorante et fragiles.
Nez qui vous hume tout à coup s'émeut
Ou s’adouci, gré du vent,
Frôlement dans le jardin changeant ;
Boutons de délire muet et de résolution douce,
Fleurs de volupté dans vos superbes housses,
Vous êtes celles qui passent l’été
A s'adorer, dans la nitescence.
Roses rouges, fraîches, et colorées
Nous aimerions aller jusqu’à l’indécence
Chercher nos attraits ou désirs diversifiés,
Même s’il faut peiner dans le frisson du plaisir
Avant de mourir l’être cherche le grand délire.
© André Rotella
L’orange de l’univers.
Le rond universel orangé surgit
De derrière les monts neigeux.
C’est ainsi que revit la vie
Pour les peuples heureux et malheureux.
Le firmament est rosâtre saumon
Pastels et cuivre les tons
Ils Bariolent le bel azur bleu
Pour les peuples heureux et malheureux.
Le rond doucement ambre
En ce début d’après-midi de septembre
Il rayonne de mille feux
Pour les peuples heureux et malheureux.
L’océan céleste savoureuse glace aimée
Rattrape le rond ambré
Le temps est tranquille et lumineux
Pour les peuples heureux et malheureux.
Le palet du ciel sur l'étendue descend
Les oiseaux gazouillent au firmament
Le jour se dissipe heureux
Pour les peuples heureux et malheureux.
Des fritures colorées
Planent sur la mousse irisée
L’océan est d’un blanc laiteux
Pour les peuples heureux et malheureux.
Le disque à nouveau colore
Le ciel brusquement se dore
Dernier regard sur l’océan des cieux
Pour les peuples heureux et malheureux.
Tout se fond, se confond
L’océan la voûte et les monts
C’est la fin du jour radieux
Pour les peuples heureux et malheureux.
L’ellipse vermeille s’est submergée
Dans l'eau d’un océan argenté
Tout est vide et secret des lieux
Pour les peuples heureux et malheureux.
© André Rotella
Mon enfance
Maisonnais expose ses forêts,
Entre deux moulins coule sa rivière,
À tous les vents, sous les respects,
Elle semble murmurer une prière.
Je me suis allongé sous les sapins,
Le regard tourné vers les étoiles,
Je réfléchi à mon destin
Le seigneur garde le voile.
Son clocher en guise de sexisme,
Il étale sa virilité sans isthme
Il demande aux anges en liberté
Des doux baisers et des amitiés.
Le ventre est plein de bon manger,
Le verre est vide point de reste
Le soleil chaud l’invite à rêver
Sous la frondaison il fait une bonne sieste.
C'est dans ce coin du limousin
Que j'ai lancé mes premiers cris,
Mes premières larmes, premiers désirs aussi
Premières envies de droit divin.
C'est dans cette école sans bitume
Que j'ai joué des jours plein d’amertume
De n’avoir pu la fréquenter plus de temps,
Sourire aussi aux gais printemps.
C'est dans la cour de cette école
Là que j’agaçais aussi les filles,Et joué aux billes,
Le soir des glissades sur la rigole.
Calé sur un vieux banc,
J'ai taché mes doigts sur la plume
De l'encre noire du fiel de ma rancune
Et fait l’école buissonnière trop souvent.
Et c'est sur les petites rigoles
Dans les prés que je péchais
Souvent en pensant à cette école
Qu’hélas par la suite j’ai regrettée.
Je sais que personne n'entend
Les cris lancés au vent
Ceux que les oiseaux chantent pour soi
Les douleurs muettes sont restées chez moi.
© André Rotella.
Ondée agréable en Bordelais
En cloche d’allégresse, des larmes claires
Versent sur la terre un rideau de froid,
Des gemmes tremblants qui cajolent les grains verts
Avant de s'enfuir en gentils émois.
Une douce symphonie se joue dans le récipient
Qui boit voracement les bulles d’amabilité
Proposées par le ciel pour nettoyer notre sentiment
Et déloger de nos yeux des images accablées.
Une odeur aérienne parfume l’origine,
Les ceps plastronnent, affichent leurs grains rouges,
Le vignoble promet une récolte divine
Nous sommes dans un monde qui bouge.
Le chuchotement doux de l’ondée alangui,
Point de grêle le sol s’endort, assouvi et satisfait,
La cité s'endort, l’œuvre est accomplie
La vigne du bordelais promet une bonne cuvée.
© André Rotella.
Pourquoi attendre !
Tu me dis, plus de délai...
Je prie plus tard pour un grand moment
Nous aurons tous les deux des cheveux gris
Et les sillons plein la figure sont faits
En fin dune sinécure la vie
Or ce sera vraiment trop tard évidement.
Mes yeux auront assombris
Et ne verront plus que le gris
Ils ont vécu les dégoûts.
Ceux que la mort donne aux plus moûts.
Mon corps est déjà meurtri
Par je ne sais quelle maladie
Il est comme une rose flétrie
Il attend que vienne la nuit.
Plus tard... dans un grand moment
J'ai de te revoir envie
Avant que ne tombe la nuit
Pourquoi attendre si longtemps.
Je crois encore être assez beau
Pour te donner l’envie du désir,
Pourquoi attendre la nuit ce plaisir
Quand on peut croquer par temps chaud.
© André Rotella.
Promenade citadine.
De parvis animé en avenue impassible,
Le promeneur isolé parcoure la ville
Où l’astre du soir anime une joie plausible
À la chorégraphie continuelle des filles faciles.
Touriste sans équipage, il sillonne la cité
A la fortune des secteurs dont les murs tag gés
De devise en la gloire d'une dur autonomie
Avive en son sein un trouble d’envie.
Malgré cela l’obscurité s’affaire d'emmener
Les humains vers leur logis affectueux de jouissance,
Il parcoure les ruelles sous la sélénite en surveillance.
Dans la source riante d'une paire de flics,
Il continue son aventure, avant de s'immobiliser
Sur un siège où le reçoit un mendiant plein d’éthique.
© André Rotella
Roule, roule
Roule, roule
Toi la petite complainte des pierres
Fatiguée par mille douleurs
Et les milliers de secrets des rivières
Depuis des millénaires d’heures.
Roule
Pour la paix de l’astre du jour
Soleil comme civelle
Se mettent à l’ombre des cailloux.
Roule
J’aime l’ombre des vergnes rebelles
Quant ma barque va seule au fil de l’eau
Ma tête est penchée au-dessus de l’onde
Offre le reflet des plumes de mon chapeau.
Quand la rivière roule
C’est le temps qui sonde
Elle suit inlassablement son cours.
Ton visage est gravé sur mes paupières
Ta cheveux tombent sur mes yeux
Tu es ma belle poupée altière
Ma main trouve tes crins soyeux
Tu es absorbée par mon contour
Telle un nuage blanc plongeant à son tour.
Tu as toujours eu un regard de feu
Je ne récupère pas quand je veux
Mes songes sont pleins de limpidité
Tu es mon ange ma fierté
Tu sais faire se dissiper les astres
Qui me font rire, pleurer quel désastre
Laisse couler cette eau si pure
J’ai toujours aimé ce qui dure
Parler pour ne pas quoi savoir dire
Pourtant toi fréquemment je te désire.
Depuis des millénaires d’heures.
Roule
Offre le reflet des plumes de mon chapeau
Pour la paix de l’astre du jour
Soleil comme civelle
Se mettent à l’ombre des cailloux.
Roule
eau.
Quand la rivière roule
C’est le temps qui sonde
Elle suit inlassablement son cours.
Ton visage est gravé sur mes paupières
Ta cheveux tombent sur mes yeux
Tu es ma belle poupée altière
Ma main trouve tes crins soyeux
Tu es absorbée par mon contour
Telle un nuage blanc plongeant à son tour.
Tu as toujours eu un regard de feu
Je ne récupère pas quand je veux
Mes songes sont pleins de limpidité
Tu es mon ange ma fierté
Tu sais faire se dissiper les astres
Qui me font rire, pleurer quel désastre
Laisse couler cette eau si pure
J’ai toujours aimé ce qui dure
Parler pour ne pas quoi savoir dire
Pourtant toi fréquemment je te désire.
© André Rotella
Séraphin d’allégresse
Je suis le séraphin de l’allégresse venu submerger tes craintes
Dans l'impertinent ruisseau de sa tendre étreinte
Avant de te guider au peuple de l'origine,
Où né le désir qui tiédi les sentiments en ligne.
Je suis l'allié sûr aux bras plein de fleurs
Habilement regroupées en gerbe de désir,
Dont le capiteux parfum apaise les martyrs
Des esprits que dévore une indifférente frayeur.
Je suis la clé qui casse le calme
Par son chant excitant dont les notes enflamment
En concert doux aux accents de félicité
Que s'offre les instants de paix.
Je suis l'astre fixe plein d’éclat
Celui qui brûle l’obscurité débauchée
Le rêve de tes génies arriérés
L’ombre d’un univers las.
© André Rotella.
Sommation criminelle.
Au chevet de ma femme alitée
Par le méfait d’un administrateur zélé
Couvert d’ordre et de commandements
Je verse ma colère vigoureusement.
Devant sa forte fièvre, je prêche
À réparer nos illusions brisées
En déformant le cou de l'officier
Surgit pour briser notre serrure toute fraîche.
J’étourdirais le syndic
Cet homme inique.
Obstiné à nous rançonner,
Que le diable le mène en abîme brûler
Je cognerai sur les flics,
Dont je discerne les hurlements typiques.
Je ferais rendre gorge
Là que l’argent regorge.
© André Rotella
Trop légère
Dans l'accès d'une fontaine
Sur la porte atrabilaire
Ta figure effraye la route
Sur le filtre qui passe
L’existence est liée
Au déplacement de tes mains
Tiédeur de l'été
A l'aube
D'un levé du jour allégorique
Aux flanc de l’aiguail
Le timbre d'une cri
Qui te contrefait
Des enchanteresse refont
La route du manoir
Au centre du verger
Tu accrois les passe-partout
Un vieux rouvre t’accueille
Tu me demandes
D'avancer
Douceur dégagée.
© André Rotella.